Quand l'esprit va mal, la parole peut lui venir en aide.
Les techniques thérapeutiques sont nombreuses, la psychothérapie en est une.
Que les troubles soient de l'ordre d'un désinvestissement scolaire, d'un mal-être important, d'un repli sur soi, d'une succession d'agirs désordonnés, de troubles alimentaires ou obsessionnels, de comportements addictifs..., j'entendrais l’enfant et l'adolescent au delà de son symptôme afin de saisir avec lui les raisons profondes de ses difficultés.
L'adolescence est une période qui nécessite parfois l'aide d'un professionnel : fragilité passagère, phobie scolaire, troubles du comportement alimentaire (anorexie, hyperphagie), troubles anxieux (crise d'angoisse, phobie), scarifications.. Ceux-ci, bien que souvent transitoires, méritent toute l'attention des adultes.
Une utilisation excessive des écrans ('dépendance' aux jeux vidéos, réseaux sociaux...) peut également constituer un facteur d'alerte, qui peut parfois masquer un mal-être plus profond ; a fortiori lorsque cet investissement se marque par un retrait appuyé vis-à-vis du monde extérieur.
L'adolescence est en effet souvent marquée par certaines difficultés relationnelles : difficultés autour de l'autorité, repli sur soi, harcèlement scolaire, problèmes relationnels avec les parents ou la fratrie, difficultés à communiquer...
Le but d’une psychothérapie d’adolescent est souvent de permettre aux émotions parfois intenses de cette période de la vie de s’exprimer autrement que par des symptômes ou une souffrance.
Il est important de noter que la demande peut venir de l'adolescent comme de ses parents : il n'est pas rare que ce soient ces derniers qui s'avèrent le mieux à même de déceler, puis de se confronter, avec des mots justes, au malaise de leur enfant. Parfois la honte, l'angoisse ou la souffrance sont déjà trop aigus pour que l'adolescent puisse avoir la possibilité de s'y ouvrir avec l'adulte.
Le repli devient alors une sorte de solution de facilité, voire de conduite d'évitement ou de fuite en avant, qui risque d'aboutir sur un trouble à même de compromettre son devenir (addictions, conduites à risque, mises en échec, épidodes dépressifs, manque d'estime de soi..).
La parole des parents, notamment dans le cadre thérapeutique d'entretiens cliniques, peut alors se révéler d'une étonnante fécondité pour l'adolescent ; même -- et surtout -- lorsque, dans un premier temps, celui-ci ne se sent pas à même de pouvoir s'y impliquer/confronter personnellement.
C'est souvent après avoir désamorcé cette apréhension de départ par un ou deux entretiens que l'adolescent parvient à s'approprier pour lui-même son espace de parole et de soin.
Un mal, des mots : à ce moment seulement la célèbre équation peut prendre tout son sens, et révéler toute son efficace.