Un psychanalyste est une personne ayant suivi une psychanalyse (freudienne, lacanienne ou jungienne) et proposant ensuite au patient une méthode de thérapie dite analytique prenant en compte la dimension inconsciente du symptôme. Cette méthode est de plus ou moins longue durée. Le psychanalyste est généralement "supervisé" par l'un de ses collègues. A noter qu'il peut aussi avoir suivi une formation de médecine (psychiatrie), de psychothérapeute ou de psychologue clinicien : la fonction de psychanalyste peut se superposer à d'autres parcours de formation. Un psychologue peut donc être ou non psychanalyste ; un psychanalyste peut être ou non psychiatre etc.
Le psychanalyste s’est formé à la psychanalyse en s'appliquant à lui-même, sur de longues années, la méthode inventée par Sigmund Freud au début du siècle dernier : mise au jour des conflits psycho-affectifs qui ont jalonné une vie, comme des grandes structures qui organisent le développement psychique de l'être humain, en mettant l'accent sur son propre rapport à la parole. La psychanalyse est à la fois un outil de compréhension du psychisme humain et une technique psychothérapeutique particulière.
Dans la cure psychanalytique analyste et analysant suivent deux règles fondamentales: du côté du patient, celle de l'association libre et du côté de l'analyste, celle de l' « attention flottante » (« l'attention en libre [ou égal] suspens » ).
L'engagement de l'analyste repose par ailleurs sur deux autres principes : celui de « la neutralité bienveillante » et celui de « l'abstinence » : il ne doit pas intervenir dans la réalité de la vie de son patient (dans la cure et hors cure).
Quel que soit le cadre proposé, la garantie du caractère psychanalytique d'une pratique repose avant tout sur la qualité de psychanalyste de celui qui la met en œuvre, ce qui renvoie au problème de sa formation. En effet, si l'on peut dire que l'analyste est le produit de sa propre psychanalyse, il faut aussi affirmer qu'une cure analytique est la cure proposée et pratiquée par un psychanalyste.
« Une chose encore avant que vous ne commenciez. Votre récit doit différer, sur un point, d'une conversation ordinaire. Tandis que vous cherchez généralement, comme il se doit, à ne pas perdre le fil de votre récit et à éliminer toutes les pensées, toutes les idées secondaires qui gêneraient votre exposé et qui vous feraient remonter au déluge, en analyse vous procéderez autrement.
Vous allez observer que, pendant votre récit, diverses idées vont surgir, des idées que vous voudriez bien rejeter parce qu’elles ont passé par le crible de la critique. Vous serez tenté de vous dire: « Ceci ou cela n’a rien à voir avec ceci » ou bien « telle chose n’a aucune importance » ou encore « c’est insensé et il n’y a pas lieu d’en parler ». Ne cédez pas à cette critique et parlez malgré tout, même quand vous répugnez à le faire ou justement à cause de cela. Vous verrez et comprendrez plus tard pourquoi je vous impose cette règle, la seule d’ailleurs que vous deviez suivre.
Donc, dites tout ce qui vous passe par l’esprit. Comportez-vous à la manière d’un voyageur qui, assis près de la fenêtre de son compartiment, décrirait le paysage qui se déroule à une personne placée derrière lui. Enfin, n’oubliez jamais votre promesse d’être tout à fait franc, n’omettez rien de ce qui, pour une raison quelconque, vous paraît désagréable à dire".
S. Freud, La technique psychanalytique, PUF 1953.