Dépendance affective

À l’évidence, nous sommes tous « affectivo-dépendants », c’est-à-dire dans un rapport de dépendance presque vitale à l’endroit de l’affection que nos proches peuvent nous porter.

A partir de quel seuil peut-on parler d’un « syndrome de dépendance affective ». Les origines peuvent en être extrêmement diverses, mais dès lors que cette question vient cristalliser une charge d’angoisse particulière – comme une douleur lancinante, voire obsédante –, on peut effectivement parler d’une situation de « dépendance » qui mérite de s’y pencher avec l’aide d’un professionnel.

Inutile d’en décrire les symptômes, ils sont bien connus de tous. Ils s’interrogent – et se dénouent – quoiqu’il en soit au regard de différentes carences ou impasses subjectives. Et mettent particulièrement en relief la singularité du rapport de chaque sujet à sa propre parole (à l’endroit de l’affect notamment, mais aussi en ce qu’elle vient faire limite) – puisque c’est effectivement par la parole et dans la parole que l’étau de l’angoisse finit par relâcher son étreinte : « dépendants » (les uns des autres) nous restons – intimement liés et désirés –, mais au sein d’une angoisse désormais contenue, en quelque sorte « bien tempérée » (qui ne craint jamais de perdre celui ou celle qu’il aime est-il réellement prêt à s’engager lui-même) ?

Plutôt que d’être facteur de division, cette sensibilité peut au contraire constituer la trame d’un véritable engagement : sur la base d’une authentique altérité –  un lieu (des mots-affect) en lesquels se construisent sa propre histoire.